En quête de souveraineté : maitriser la finance (2)

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Place de la bourse : by Damien Roué (CC)

 

EPISODE 2

La spéculation.

Au début, la bourse était presque bénéfique.

Elle permettait aux entreprises de collecter des fonds pour qu’elles investissent, donc création d’emploi, développement etc.

Enfin pas vraiment, c’était déjà et on le sait, l’organisation de ce qui allait se passer plus tard car ce n’est pas les ouvriers qui avaient les moyens d’ acheter des actions.

Chacun, chaque entreprise, chaque banque allait pouvoir parier sur la réussite de l’un ou de l’autre..

Et delà, la dérive la spéculation.

En final, on n’investit plus sur ce qui est intéressant, innovant, social, écologique, artistique, culturel ou autres…

Il faut que cela rapporte… et vite.

Depuis que le dollar n’est plus indexé sur l’or, depuis la libéralisation des marchés, ceux qui doivent « se réguler » s’en donnent à cœur joie.

On a vu combien d’américains ont fini sous des tentes après le scandale de 2008… D’ailleurs, les médias n’en parlent plus, ce n’est sans doute pas porteur.

Il faut aller de plus en plus vite pour créer l’illusion.

Las Vegas paraît vraiment dépassée, on parle là de speed trading, le nouveau trader entièrement informatisé qui réagit en une fraction de seconde. Quelquefois, un petit bug peut faire s’effondrer la bourse quelques minutes, mais les quelques retouches effectuées, cela repart de plus belle.

Près de 60 % des mouvements boursiers transitent par les paradis fiscaux…

Cela rapporte tellement que certains ne savent plus vraiment ce qu’il faut faire de leur argent…

Bon, on va faire une fondation, on va aider l’humanitaire, on va aider l’art (cela rapporte si c’est un marché) etc.

Cela finit par agacer, cette repentance tardive… Ils auraient pu servir à quoi, ces milliards de $ ou €…

Supprimer la faim, avoir une sécu mondiale, ou un revenu minimum, cela ne motive pas tout le monde, surtout si c’est anonyme…

Il faut interdire en urgence cette mécanique des marchés qui conforte la spéculation grâce au speed trading, aux produits financiers opaques qui sont vendus par vos banques respectives et qui peuvent vous dire que vous avez tout perdu sans comprendre..

Comment faire ?

James Tobin a eu l’idée de taxer les échanges financiers dès 1972. Le principe est de taxer les échanges spéculatifs de court terme.

Après la crise de 2008, onze pays européens se sont engagés à mettre en place une taxe Tobin simplifiée. Les négociations traînent et nous ne voyons toujours rien venir.

Après les promesses de la droite et des socialistes pour qui la finance était l’ennemie, il nous reste à trouver les dirigeants qui auront le courage de fédérer les états et d’arrêter cette course en avant des bulles spéculatives.

Certains économistes de renom nous promettent une crise beaucoup plus grave que 2008 si nous restons les bras croisés.

Opsine 95

En quête de souveraineté : maîtriser la finance (1)

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Crédit photo : Thierry Erhmann (CC)

 

Les états n’ont plus les moyens de fournir aux citoyens que nous sommes les moyens basiques d’exister, de s’instruire, d’évoluer, d’avoir un métier, d’avoir une dignité, de se soigner et d’avoir une retraite en conséquence.

Pourquoi ?

Parce que la concentration des richesses a atteint un point qui n’est plus supportable. Et ce n’est pas par le travail, c’est par une « optimisation » de la fiscalisation et la spéculation permanente sur tout, y compris les denrées alimentaires.

EPISODE 1        

L’évasion fiscale

Cela fait des années que cela dure, que c’est connu, sans que les gouvernements ne réagissent. Pourtant, tous les paradis fiscaux sont identifiés et existent pour la plupart depuis plus de cinquante ans, certains sont ancestraux !

Espérons que le scandale des Panama Papers fera émerger l’iceberg.

Après cette onde de choc, tout le monde semble presque étonné… ou feint de l’être…

Bienvenue dans le monde où la finance et ses dérives les plus insupportables peuvent se retrouver à la vue de tous…

Sans blague, c’est possible ?

Il y en a des découvertes à faire ! Les îles Caïman et autres, le Delaware aux États-Unis ; plus proches, Jersey, Guernesey, le Luxembourg et la Suisse…

Que tous ceux qui savent dénoncent ce qui n’est pas légal. C’est défendre 99 % de notre population.

Préservons nos sources, défendons les lanceurs d’alertes et la presse.

C’est vraiment l’actualité des tribunaux Luxembourgeois…

(Au fait, il fait quoi maintenant, l’ancien ministre des finances du Luxembourg ?)

On estime l’évasion fiscale française à quelques 80 milliards d’euros chaque année, sans chiffre précis pour les entreprises et cela peut faire vraiment monter l’addition.

Il est difficile de se représenter la somme, approchons cela de certains budgets :

  • Budget du Ministère de l’éducation (2015) : 88Md€
  • Charge de la dette 2016 :  44 Md€
  • Déficit brut de la sécurité sociale en 2015, pour l’année : 10,4 Md€
  • Budget du Ministère de la Culture 2016 : 7,9 Md€

Nous sommes tous désolés pour la Sécu et la Culture…

Des chiffres à rapprocher aussi de la perception de l’impôt sur le revenu 2015 : 70 Md€. Vos impôts peinent à compenser l’évasion fiscale, c’est un comble !

Au niveau américain, 1400 Md$ d’évasion pour les multinationales que nous connaissons tous au titre de l’optimisation fiscale. La pomme qui nous prend pour une poire dans le peloton de tête…

On attend l’estimation du manque à gagner de la France dans les montages de ces multinationales via le Luxembourg (qui fait partie de l’Europe!) des îles anglo-normandes ou de l’Irlande.

Pour l’instant, et c’est loin d’être fini :

300 m€ sont demandés à McDonald’s

Combien pour Google, Starbuck et tous les autres ?

On va arriver à des sommes colossales… qui sont volées à nous tous !

C’est tout simplement honteux, chacun devrait s’en souvenir lorsque lui, il paie ses impôts au Trésor Public. C’est toujours douloureux, mais si l’état est là, on sait pourquoi. Que tous les autres paient aussi…  Démocratie, égalité des droits et des devoirs…

Un état qui fonctionne, c’est l’éducation, l’accès à la culture, la santé, le logement, les retraites et la liste est longue.

Opsine 95

Pierre Gattaz et Radiall : bons élèves ?

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By Jef Safi

 

Pierre Gattaz, le patron des patrons, dirigeant modèle avec son entreprise, Radiall ?

Revenons sur une enquête de l’huma, datant de 2014, qui révèle alors que l’entreprise de Mr Gattaz ne paye quasiment pas d’impôts en France grâce à un montage financier (légal, précisons-le, les plus polis parlent d’optimisation fiscale). Ainsi, le même homme qui déclarait : « Il faut bien comprendre que nous sommes les seuls à pouvoir créer de l’emploi et de la richesse. L’entreprise va très mal en France depuis des mois, des années. Il faut baisser la charge fiscale et instaurer un climat de confiance. », ne payait en 2013 que 202000 euros d’impôts pour un chiffre d’affaire de plusieurs centaines de millions d’euros.

Dans le même temps, l’enquête nous apprend que les dividendes de son entreprise ont presque doublés entre 2010 et 2014.

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Pierre Gattaz n’est rien d’autre qu’un de ces obscures membre de l’oligarchie financière mondialisée, qui se joue des frontières pour mieux s’enrichir sur le dos des peuples. Comble du cynisme,  ce même homme se permet de comparer notre pays à un « enfer fiscal ». Un enfer qui ne l’empêche pas de se hisser au rang de la 224ème fortune de France…

Découvrez ici l’enquête complète.

 

C P I

La Société Générale attaque Jean-Luc Mélenchon en justice

 

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« Société Générale » de Raphaelle Laf Euille via Flickr.com

Pour ses propos sur la Société Générale (voir ici)  Jean-Luc Mélenchon fait l’objet d’une plainte pour diffamation.

Pour mémoire J.L Mélenchon ne fit que rappeler le mensonge des dirigeants de cette banque devant des parlementaires… A ce titre le député européen demande la mise sous tutelle de la banque, comme la législation le permet.

Il aura donc le privilège de partager le banc de Mr Kerviel et de son avocat Maître Koubbi, eux aussi attaqués en diffamation.

Ceci est un symptôme, et il est très préoccupant. Le symptôme d’une société dont les représentants ne peuvent plus faire la critique d’une dérive généralisée de la grande finance sans être poursuivis en justice où ils auront à faire face à une armée d’avocats. Ceci acte la mort du pouvoir politique face au pouvoir délirant de la Finance.

A travers ces poursuites, c’est notre liberté que la Banque attaque. Nous laisserons-nous faire ou nous battrons-nous ?

Aux armes, insoumis !

Y.S