Ce dimanche, j’étais parti pour rédiger l’épisode 3 de notre saga sur la finance.
Finalement, un sujet limitrophe à la finance s’est imposé avant…
Grandement inspiré par une émission sur LCP et un article du monde diplo de mai écrit par Christian de Brie que je remercie, je me permettrai de le citer au moins dans l’idée.
En prenant un caddy dans votre mini, super ou hyper marché, vous ne savez généralement pas que vous contribuez à certaines pratiques….étonnantes.
Je ne vais pas parler des cartes de fidélité qui vous pistent, de vos données personnelles revendues, des têtes de gondole payées par d’autres et des fausses promotions.
Je ne vous parlerai pas non plus des producteurs et éleveurs étranglés par la baisse des prix imposée par la grande distribution.
Non, je vais uniquement vous parler de nos habitudes.
Vous allez régulièrement faire vos courses chez A, C, L et les autres (non, ce n’est pas le sigle d’une banque bien que certaines pratiques soient similaires).
Vous allumez votre télé et vous êtres ravis de voir que untel a son logo sur les voiles de tel bateau dans une course relayée par tous les médias, la même chose à peu près dans tous les événements sportifs.
C’est là que l’arnaque commence…
Le premier effet pas cool du tout, c’est que l’investissement en promo est directement répercuté sur les prix que vous payez. Donc quand vous voyez un bateau aux armes de votre enseigne de distribution, soyez fiers, c’est vous qui le payez.
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas du tout contre les courses, elles nous font tous rêver et j’admire toutes ces équipes de passionnés et être passionné est moteur.
Le problème, c’est le mode de financement.
Le mécénat est devenu une règle pour valoriser l’entreprise et un modèle pour faire de la pub pas chère.
Vous pouvez le constater partout, humanitaire, artistique etc.
Les équipes des services de com’ font tout ce qu’il peuvent pour bien cibler.
Oubliez l’image philanthropique, elle n’existe tout simplement pas.
Le deuxième effet pas cool du tout, c’est que les entreprises, en ayant déjà répercuté le prix sur ce que vous leur achetez, vont bénéficier de 60 % de réductions d’impôts…
Et que va faire le gouvernement pour compenser cette perte ? Simplement augmenter les vôtres.
Vous n’avez pas de revenus défiscalisables, pas de société off-shore, pas de société écran, dommage pour vous, c’est taux plein.
Un exemple :
Votre hypermarché déclenche une campagne de communication de 10 millions d’euros.
Pour la financer, il va augmenter légèrement le prix de certains produits, c’est donc vous qui payez la campagne.
Ensuite comme il a pris soin de le faire par le mécénat, il bénéficie de 60 % de réduction d’impôts, elle ne paiera donc réellement que 4 millions.
Le fisc, lui, a une perte sèche de 6 millions d’euros…Devinez comment il va le répercuter ?
Le mécénat est quelquefois une vraie fausse bonne idée.
Vous ne voulez pas engraisser la grande distribution, mieux manger et payer moins d’impôts ?
Il y a de multiples solutions.
– Ralentir votre addiction aux centres commerciaux si vous en êtes affecté.
– Privilégier les produits locaux de saison
– Se méfier du bio qui vient par avion
– Aller sur les marchés, connaissez vos commerçants, discutez avec eux et posez les questions (bio ou responsables, pesticides etc).
– Dans les grandes villes, rejoindre les AMAP
Réflexions et commentaires bienvenus, bien évidemment.
Continuons,
Opsine 95
P.S. Un changement de la loi qui encadre le mécénat devrait sans doute être envisagée. Prendre en compte la taille de l’entreprise dans la défiscalisation pourrait être une bonne piste. Prendre une part de l’évasion fiscale et des impôts non perçus pour aider le sport, la culture et l’éducation….
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