Fermer Fessenheim acte courageux dont l’urgence est évidente

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Cher Patrick Le Hyaric,

J’ai lu avec étonnement le titre de l’Humanité du 14 septembre 2016: « Fessenheim, éolien d’Aréva… l’État brade nos atouts énergétiques ».
Je conviens que  l’État brade nos atouts énergétiques, lorsqu’il cède les parts qu’il détient dans la filiale d’Aréva, Adwen,  chargée de produire des éoliennes. On pourrait y ajouter plusieurs autres exemples: le désengagement qui se fera très probablement d’Alsthom, et qui limitera les incitations que peut exercer l’État pour la production de trains et trams à basse consommation d’électricité, ou le fait que l’État s’entête, avec une douloureuse obstination, à ne pas développer ou à brader les atouts de la France pour la récupération de l’énergie issue de la mer, des barrages, du soleil, du vent, de la géothermie, de la mutation nécessaire du traitement des déchets et donc de la récupération de l’énergie qui en résultera. Et bien sûr, parmi les atouts dont la France dispose il y a notre expertise dans la conception de bâtiments vertueux en consommation d’énergie. La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas inutilement.

Mais je voudrais en venir à Fessenheim. S’agit-t-il de la même problématique?
Certes, en sous évaluant les propositions financières pour la fermeture de Fessenheim, l’État cherche probablement à aggraver les difficultés financières d’EDF qui seront amplifiées par l’engagement pris de construire deux  réacteurs à eau pressurisée à Hickley Point (GB), alors même que la construction des réacteurs EPR de Finlande et de Flamanville rencontrent de graves problèmes. Ceci va évidemment plomber les résultats d’EDF, et on viendra nous expliquer qu’il faut céder les actifs d’EDF à je ne sais quel consortium américain, chinois ou japonais.

Mais revenons à Fessenheim. Je voudrais rappeler qu’on observe chaque année dans cette région, et en particulier autour de Bâle, qui n’est qu’à 30 km de Fessenheim, des centaines de tremblements de terre de diverses amplitudes. Et puis, il y a eu les tremblements de terre qui ont détruit Bâle et sa région, et qui furent ressentis jusqu’en Ile de France.
La centrale de Fessenheim a été modifiée pour résister à un tremblement de terre de magnitude 6,7 sur l’échelle de Richter. Les chercheurs suisses estiment que le tremblement de terre de Bâle de 1356 avait une énergie comprise entre 6,7 et 6,9 sur ladite échelle, le tremblement qui a provoqué le tsunami de Fukushima était au niveau 9.
À moins que messieurs Philippe Page Le Menour et Laurent Langlard de la FNME CGT, et le sénateur Jean-Pierre Bosino, cités dans l’Humanité, ne nous garantissent qu’il n’y aura pas, dans les jours ou les mois qui viennent, de tremblement de terre au voisinage de Fessenheim, d’amplitude supérieure à 6,7 sur l’échelle de Richter, il faut bien évidemment fermer cette centrale.
Et ça ne sera en aucun cas « le bradage d’un atout énergétique » mais un acte courageux dont l’urgence est évidente.

Quant à la question que pose le sénateur Bosino sur l’existence de solutions électriques alternatives à cette fermeture de Fessenheim, je lui réponds qu’elles existent, et que cette question parait futile au regard du péril nucléaire qui menace la région Alsace et la France.
Il me semble que sur ce sujet-là, l’Humanité y gagnerait à modifier sa ligne éditoriale.

Très cordialement,

Nelson95

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