Avec le développement de l’ingénierie financière et le démantèlement des cloisonnements mis en place après la crise de 1929, les banques se sont métamorphosées en « conglomérats financiers ». Elles interviennent désormais dans plusieurs métiers : la banque traditionnelle, mais aussi les activités de marché (banque d’investissement) et l’assurance (risques incendie, accidents, assurance-vie). Elles ont grossi. Devenues « too big to fail » (trop importantes pour faire faillite), elles obligent les autorités à les secourir en cas de difficulté — sauf à créer un risque « systémique ». La taille des grands groupes bancaires leur confère un pouvoir économique et politique considérable : ils contrôlent les marchés, font pression sur les entreprises et les Etats en menaçant de spéculer sur leur dette. Cette nouvelle dimension leur permet d’accroître leurs revenus, mais les incite à prendre plus de risques, ce qui conduit à déstabiliser l’ensemble du système.
Cécile Marin & Dominique Plihon, octobre 2011